Origine des questionnements à la source de Plantamedsyn

Le projet Plantamedsyn porte sur la création d’une base de données des synergies de plantes, identifiées dans les textes anciens. Elle vise à étudier ces synergies de plantes anciennes pour la santé du futur.

Ces complexes de plantes médicinales furent promus par les institutions et universités médiévales européennes et arabo-persanes sur une base de synergies gréco-latines (Hippocrate, Dioscoride, Galien)

Ces formules enseignées avec des variantes tenant compte des 4 terrains hippocratiques par les écoles de médecine antiques et surtout médiévales dont les plus connues sont l’École de Salerne en Occident et l’École Unani en Orient- furent répandues en grec, puis ne latin, puis en langue romane dans l’histoire de la pharmacie et de la médecine.

Elles sont susceptibles de constituer une alternative future ou un complément dans le traitement antibiotique et dans les troubles chroniques. Il est envisagé de créer une association comme support de cette recherche qui permettrait ainsi de nouer les partenariats utiles avec le secteur privé et avec les milieux universitaires et de trouver des sponsors du côté des laboratoires pharmaceutiques et de cosmétologie.

Postulat de base

L’industrie pharmaceutique occidentale actuelle (Bayer, Sanofi, Novartis, Gilead…) dans le cadre de ses recherches pour découvrir de nouveaux médicaments (ou molécules actives) déclare être arrivée aux limites de la recherche actuelle et se montre intéressée par l’exploration de nouvelles pistes.

D’autant que la Chine, de son côté, a développé une base documentaire pour servir les intérêts de son industrie pharmaceutique et de compléments alimentaires, y compris à l’exportation. Elle a, pour cela, retrouvé tous les documents anciens de la médecine chinoise traditionnelle (plantes et formules médicinales à base de synergies de plantes).

Il serait pertinent de disposer d’une base bibliographique comparable pour la Communauté européenne afin d’assurer l’avenir de nouvelles pistes de recherche en médecine et en pharmacie en Europe et afin de contrebalancer le leadership actuel de la Chine dans ce domaine.

Le projet serait de fournir une base documentaire européenne et qui pourrait servir :

À la fois aux laboratoires de compléments alimentaires (qui sont parfois des laboratoires pharmaceutiques) pour formuler des synergies actives non brevetables, car elles contiennent des extraits peu transformés de plantes (mélanges de poudres, d’extraits secs, d’extraits fluides, extraits hydro-alcooliques)
Aux laboratoires pharmaceutiques (ou aux laboratoires de compléments alimentaires) pour mettre sur le marché des principes actifs de dérivés de plantes brevetés ou des synergies de plantes avec au moins un principe actif de plantes breveté.

Documents anciens et manuscrits recherchés

Les documents anciens, manuscrits recherchés couvrent la période hippocratique (-460 à la période post Renaissance, environs de 1600).

Principalement des formulaires sous la forme d’antidotaires* dont le grand antidotaire comportant près de 1200 formules (l’Antidotarium magnum). Le manuscrit enluminé du Grand Antidotaire de 1190 fut découvert par Alfons Lutz dans l’abbaye bénédictine d’Engelberg. Il est conservé à la bibliothèque de l’université de Bâle). Celui-ci provient de la célèbre Ecole de médecine de Salerne en Italie qui développa son enseignement jusqu’au XVIè siècle. Depuis cette date bien d’autres antidotaires ont été découverts. Ces antidotaires utilisés (dont le plus célèbre l’Antidotaire Nicolas , abrégé très partiel du grand antidotaire) pendant près d’un millénaire semblent avoir fait leurs preuves dans un certain nombre d’indications.

*Un antidotaire est un recueil médiéval de remèdes complexes de plantes médicinales, principalement du XIIè au XIVè siècle utilisé par les médecins de l’époque : c’est une base utile pour certains médicaments du futur.

Les autres principaux formulaires :

Formulaires latins et grecs parfois source d’inspiration pour les formulaires médiévaux : écrits des trois grands médecins grecs Hippocrate (-460 à -377 ; corpus hippocraticum), Dioscoride (40 à 90 ; De materia medica), Galien (129-201 ; œuvres diverses), et de Pline l’ancien (23-79) : Histoire naturelle de Pline publié vers 77 en 37 livres.
Sources carolingiennes : Capitulaire De villis rédigé par l’empereur Charlemagne, Plan du jardin de plantes de l’abbaye de Saint Gall, « Liber de cultura hortorum » abbaye de Reichenau (moine Strabo, 808-849)
Recherche sur les synergies de plantes citées dans les Kraüterbücher, ouvrages très répandus et étudiés, publiés principalement dans le Saint Empire à Strasbourg début XVIè siècle, décrivant les propriétés des simples mais parfois aussi des synergies actives dont de nombreux exemplaires font partie du fond de la Bibliothèque universitaire de Strasbourg (BNU)
Étude de publications de la Société d’histoire de la pharmacie (siège à la faculté de pharmacie de Paris)
Bibliothèques monastiques
Copies de manuscrits transférés aux USA au cours du XXè siècle dans la mesure où les américains ont recherché des écrits pharmaceutiques et alchimiques en Europe à la fin de la seconde guerre mondiale.
Recherche de manuscrits anglo-saxons depuis les manuscrits du IXè siècle étudiés dans pubmed sous l’angle de leur action antistaphylococcique.

Actions à conduire pour les rendre exploitables

Études pluridisciplinaires : cette recherche nécessite la participation et le travail en équipe de médiévistes, historiens, linguistes (latin, grec, allemand et vieil allemand, vieux français, roman), paléographes, archivistes, bibliothécaires, pharmaciens, botanistes, pharmacognostes, galénistes (mise en forme des médicaments), médecins

Choix des documents les plus pertinents pour constituer une riche bibliographie de la médecine traditionnelle européenne enseignée dans les universités médiévales. Ces documents pourraient jouer le même rôle que les sources de médecine et d’herboristerie chinoise, ayurvédique, tibétaine ou unani (médecine gréço-musulmane) : ces sources sont aujourd’hui étudiées à grande échelle en Chine, en Inde et dans certains pays pratiquant la médecine unani pour servir d’appui à la recherche médico-pharmaceutique de nouveaux médicaments actifs dans les pathologies émergentes. La base d’une telle recherche est fondée en Asie sur la recherche de synergies de plusieurs plantes en combinaison dans des formes galéniques efficaces.

Note : la recherche orientale sur les synergies de plantes part de plusieurs principes :

Que les plantes isolées sont constituées d’un complexe de molécules orientées dans une direction thérapeutique
Que les synergies de plantes constituent un nouvel ensemble comparable à une plante isolée
Que la mise en forme du médicament final peut simplifier la composition complexe du mélange et contribuer à une orientation thérapeutique souhaitée, par exemple sur la douleur, l’inflammation ou l’activité antibactérienne en cas de résistance aux antibiotiques : A 1,000-Year-Old Antimicrobial Remedy with Antistaphylococcal Activity : numérisation des traités retenus et étude en botanique et en pharmacognosie pour vérifier les citations de plantes et de leurs combinaisons et mises en forme pharmaceutiques.

Numérisation puis transfert en texte exploitable (soit par saisie lettre à lettre selon les données de la paléographie soit avec l’aide de logiciels) puis traduction ( avec l’aide éventuelle de logiciel) en traitement de texte exploitable par mots clés des traités retenus et étude en botanique et en pharmacognosie

Rédaction de commentaires en pharmacognosie sur les formules et synergies les plus porteuses d’avenir en regroupant les synergies comparables

Publication de cette somme de connaissances typiquement européenne assurant l’avenir sur la base de synergies anciennes, mais recherchées pour leur efficacité dans des domaines oubliés ou porteurs.

Organismes internationaux de référence : Pharmacopée européenne sise à Strasbourg, l’ESCOP à Londres (European Scientific Cooperative On Phytotherapy qui a pour but de faire progresser le statut scientifique des médicaments de phytothérapie et d’aider à l’harmonisation de leur statut réglementaire au niveau européen ; elle est constituée des principales associations universitaires de phytothérapie en Europe).

Méthodologie

Voir la page projets.